par
Daniel Gauthier
http://yogapartout.blogspot.ca/
Pourquoi
Pourquoi faire un film sur le yoga alors qu’il y en a une panoplie? Cette première question reste entière pour l’auteur. WikiYoga: Le film est la preuve du pudding, c'est tout. Une simple manifestation de ce qui était potentiellement réalisable.
En 1977, lorsque j’eus terminé ma formation en production cinématographique, j’aspirais, comme tous les jeunes, à faire une carrière prometteuse.
Je ressentais un appel pour sauver le monde et être utile dans la société. Je me disais intérieurement « lorsqu’on aide les autres, on se sent utile »
Et, d’un certain point de vue, lorsque nous sommes utiles, c’est toute la société qui en bénéficie puisque de personne à personne, ça finit par ressembler à l’émission télévisée « Donnez au suivant ».
À ma sortie du collège technique, la vie me semblait généreuse et la loi de l’attraction semblait fonctionner pour moi.
En effet, j’avais présenté un projet à l’Office National du Film (ONF) : « Votre enfant entend / Your Child Can Hear » et la phase de recherche et scénarisation avait été acceptée auprès de «Régionalisation Ontario ».
Parallèlement, je pratiquais la méditation et je m’intéressais à l’aspect spirituel de la vie (en fait, mes intérêts dans ce domaine remonte à l’âge de 10-11 ans).
Ma mission de vie s’est imprégnée ainsi en mon for intérieur bien avant de pratiquer la méditation; "aider les autres et être utile faisait partie de mes valeurs et de mon mode de vie".
À l’âge de l’adolescence, je constatais que les « hippies » m’acceptaient tel que j’étais et, sans en être conscient, estompaient ainsi ma peur de la violence. .
Ce monde du « Peace and Love » contemporain me convenait parfaitement. Les amis que je côtoyais m’acceptaient et l’accent pointait mes qualités plus que mes difficultés (dyslexie, problèmes d’attention, difficulté d’apprentissage à l’école, etc.) . Quant à mes parents, ils se disaient à eux-mêmes que j’étais un enfant si sensible, un enfant pas comme les autres ...
Avec mon premier contrat décroché auprès de l’ONF en poche, je me voyais déjà ( -1- et -2- ) au sommet des têtes d’affiches. Après tout, mon projet avait reçu l’appui de l’Hôpital pour enfants de l’Est de l’Ontario ( $5,000 ) et l’ONF m’avait engagé comme pigiste!
100% spirituel et 1 % apprentissage de la vie
Toute cette expérience dura un peu moins de cinq ans.
À travers ces expériences, j’ai vécu des rejets et j’ai appris beaucoup de choses sur le comportement humain (jalousie, compétitions).
J’ai fait de nombreuses erreurs qui m’ont fait vivre des frustrations profondes, de la colère, des désappointements, de la tristesse et de l’impuissance.
Je me suis aperçu que je travaillais ardemment et que même si je déployais plus d’efforts que mes collègues, je réussissais moins bien. Cet état de faits m’a apporté mon lot de frustrations et de colère…Bref, vous pouvez vous imaginer que j’en ai bavé un coup à cette époque-là.
En 1980, produire un film coûtait environ $80,000 .
Le soutien de l’Office National du Film était intéressant; on m’offrait un encadrement et des services mais, pas le soutien financier dont j’avais besoin pour compléter mon film..
Pour le reste, je devais trouver des fonds.
Trois ans plus tard, je décidai de faire une campagne de financement pour remédier à la cause en m’impliquant avec une association locale à but non lucratif. Fait intéressant, je réussis à récolter quelques milliers de dollars additionnels.
La loi de l’attention
Je versais donc l’argent reçu à cette association locale qui m’appuyait dans ma démarche. Ce n’était toujours pas suffisant. En 1982, après cinq ans de travail acharné le projet était si présent dans mes pensées que je ne faisais que m’occuper de cette production à temps plein. Des idées me venaient en rêve et le jour je les exécutais. Toutefois, j’étais sans source de revenu. Sans emploi, ce projet devait aboutir.
Je me retrouvais donc sans le sous puisque les fonds recueillis allaient directement à la cause. Même si je n’avais pas de source de revenu, j’étais occupé comme dix. Le projet n’aboutissait pas. Toutes les portes s’étaient fermées devant moi et je ne voulais pas reculer d’un pas car je sentais (feeling) que j’étais près de la réalisation de l’œuvre. Je croyais et je savais au plus ?6?6"???6?6?6?6 profond de moi que ce film verrait le jour.
Parallèlement, toujours du côté de la spiritualité, je me réfugiais dans le spirituel. J’avais développé une sorte de sérénité malgré l’adversité.
Toute la puissance de l’Univers
Je croyais dur fer que mon rêve se réaliserait puisque mes intentions étaient pures. Chaque refus, chaque échec que je vivais me faisait croire que ce n’était qu’un obstacle qui me permettrait d’atteindre mon but, celui d’aider les autres. Ma mission de vie. Ma grande sensibilité s’était aiguisée au point tel que je savais maintenant « lire les autres ». J’avais développé des dons spirituels tel voir l’aura, ressentir ce que les autres pensent et comprendre les enjeux individuels des personnes à l’état brut, sans jamais utiliser ces dons à mauvais escient. La loi de la résonnance faisait en sorte que j’acceptais les gens et les évènements sans être vraiment perturbé. Par contre, mon corps et mon Ego était perforé d’échecs. Je me disais que cela faisait grandir intérieurement à un niveau tel que j’observais la douleur. C’était supportable.
Puis vint le pire. Jeudi le 23 septembre 82, alors que j’étais chez-moi, désespéré et quand même confiant, on cogna à ma porte. Une dame de l’Association à but non lucratif voulait me parler du projet. Leur conseil d’administration s’était rencontré et ils avaient décidés de ne plus s’associer avec moi. J’étais sans le sous et on m’offrait cinq cents ?6?6"???6?6?6?6 dollars. Je ne voulais pas prendre de cet argent, elle était dédié à produire le film. Sauf que leur conseil administratif en avait décidé autrement. Ils désiraient et avaient l’intention de continuer à poursuivre ce dossier…. sans moi.
Cette journée là, je m’en souviens. Ce fut une désolation complète. J’étais congédié, rejeté de tout bord, tout côté. Mon cœur et mon plexus était tellement douloureux que j’en pleurais. Cela faisait mal. Après toutes ces années, je me voyais sans raison de vivre. La déchirure de mon Égo fut marquée de larmes et de colère… envers Dieu lui-même. Par chance que j’avais une vie spirituelle.
Le message était clair. Je devais vivre ce deuil et passer à autre chose. C’est alors que dans la nuit de jeudi à vendredi, je fis un autre rêve. Cette fois-ci je sublimais, souhaitais et ressentait l’urgence de dire à Dieu la chose suivante : Faites, même si je ne m’occupe plus de cette cause, que le film soit réalisé et distribué.
La vie qui nous fait comprendre des choses
Je devais réellement abandonner mon rêve de faire du cinéma et faire confiance en la force de la vie, en Dieu, en ma puissance supérieure, sinon je tomberai dans une dépression encore plus profonde, pathologique. Plusieurs mois plus tard, le souhait que j’avais formulé se réalisa. Dans ma boîte à lettre, se trouvait une vidéo casette de mon film. Depuis ce jour, je n’ai plus mis Dieu au défi puisque cette manifestation était la preuve tangible que tout est possible lorsqu’on applique les lois de l’attraction, de l’attention et de la résonnance. Je comprends que je suis ici sur terre pour réaliser certains désirs ancrés dans le passé. Il est donc possible que mon choix de faire un film sur le yoga remonte à cette époque turbulente des années quatre-vingt. Le choix m’est éternellement présenté : Revenir en arrière, dormir ou me détacher et aller plus loin, au-delà de l’emprise des lois karmiques. Je suis conscient d’avoir choisi mes parents et je sais que le paradis n’est pas éternel. Je sais aussi que lorsqu’on s’aide soi-même, le ciel nous assiste pour obtenir la libération.
De nos jours, les barrières financières (je ne crois pas que ce soit l’argent qui était l’obstacle réel de ma quête des années quatre-vingt) pour réaliser un film sont minimes, comparativement aux contraintes d’avant. Le fait de commettre une oeuvre dépend un peu moins du contrôle décisionnel des autres. Plutôt, je devrais dire que de nos jours, lorsqu’on veut faire un film à compte d’auteur, il est plus facile de créer du contenu de qualité et être distribué sur la planète entière à très peu de frais que ce l’était il y a trente ans. Dans les années 80, alors que toutes les portes se fermaient devant moi lorsque je voulais produire mon documentaire pour « sauver » les enfants sourds, je me suis dit qu’un jour je retournerai explorer cet univers médiatique. J’ai tellement vécu un rejet profond à l’époque ou je voulais « vivre » de cinéma, qu’aujourd’hui je me sens un peu plus prêt. Ce n’est pas la cause qui détermine l’effet. Un peu plus prêt à accepter qu’il y a des lois sur cette terre qui font qu’on ne peut pas obtenir ce que l’on désire à moins d’avoir une conscience pure. Plus la conscience est pure, plus rapide les évènements se réalisent. Un peu plus prêt à surmonter les vicissitudes. Les lois karmiques sont enracinées et pas prête de disparaître. Un peu plus prêt à reconnaître les signes de la douleur avant qu’ils ne deviennent souffrance.
Je me souviens qu’en 82 lorsque je pratiquais le yoga et la méditation, je vivais toute sorte de leçons de vies. Je prenais conscience que je devais, et doit encore, prendre bien soin de moi, de ma personne (sommeil, alimentation, loisir) avant de croire que je peux, avec une caméra, sauver le monde. C’est donc avec une humilité acquise avec douleur que je vous présente ce documentaire : Le _nouveau_ Yoga. En quelque sorte, il représente symboliquement ce que je voulais faire en 1982, sauf que le sujet en est tout autre.
Ce DVD ce veut le reflet d’une réflexion individuelle sur le sujet de la spiritualité. Mieux encore, il laisse la place à la découverte, à l’intériorisation, à l’expression spirituelle. Ce film représente aussi un hommage à mes maîtres, celles et ceux qui ont bien accepté de se prêter au jeu du cinéma documentaire. Il est aussi dédié à toutes les personnes que j’ai croisées durant ma vie qui ont é?6?6"???6?6?6?6té une entrave aux choses que je voulais réaliser. Ces personnes m’ont permis de vivres des éveils importants.
Je souhaite qu’au visionnement de cette histoire vous pouvez vous retrouver un peu. De découvrir que même si notre parcours de vie semble « simplet », sans exploit, sans étincelles, la découverte du monde intérieur recèle une richesse plus grande encore que ce que nos yeux et notre corps peut voir et expérimenter. Au début, avant de me rendre compte que je vivais des éveils (si petit et si grand en même temps soit-ils) à répétition lorsque je subissais des échecs, que je grandissais lorsqu’une brique me tombait sur la tête (perte d’une amie de cœur, congédiements, non-reconnaissance, promotions loupés, déménagement, échec à l’école, etc.) ça faisait mal et j’ai appris à me taire, à encaisser la douleur.
Je ne suis pas un être humain qui vit une expérience spirituelle. Je suis un être spirituel qui vit une expérience humaine
Aujourd’hui, alors que je suis un peu moins aveugle et que ma vie intérieure prend un peu plus de place, lorsque je reçois une brique sur la tête, ça fait encore mal et je continue toujours d’apprendre (en silence, en méditation) , j’encaisse la douleur. Sauf qu’il y a une petite différence qui distingue l’aujourd’hui d’hier. J’en suis venu à croire, comprendre, intégrer et vivre plein de petites choses comme celle-ci : La douleur est inévitable alors que la souffrance est optionnelle. Ça ne fait pas moins mal qu’avant. En fait c’est même plus douloureux et plus long à cicatriser qu’avant les éveils. Seulement, le vécu, la transcendance du temps et de l’espace, la perception de l’invisible collabore à une vue subjective qui va au-delà de l’Égo, du petit moi.
Ce film explore donc ces subtilités et met en lumière les sons, la couleur et l’expression des sentiments (feeling). Par exemple le don de soi. Bien qu’il veuille faire la démonstration de l’impact du subjectif sur l’objectif, de l’absolu sur le relatif, de l’inconscient sur la conscience consciente, il demeure d’abord et avant tout réaliste et accessible à tous. Il veut, par les témoignages recueillis des invités, inspirer les spectateurs à bouger, à agir. L’urgence de vouloir transformer sa propre vie se manifeste par des petites choses, des gestes simples et combien révélateurs.
Parallèlement, ou plutôt, tout en se souvenant qu’il s’agit ici d’un documentaire qui rapporte des faits, des gestes et des paroles. La clé ultime se situe sur Qui est la personne interviewé? Comment l’absolu se manifeste t’il en lui/elle? Au-delà de sa réputation, quel chemin, quelle aventure personnelle vit-il, vit elle?
Vous êtes donc invité à pénétrer au cœur de l’existence, au sein de l’éveil vers le don de soi au quotidien et ainsi découvrir des personnes remarquables.
Daniel Gauthier
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